« Je vous recommande de craindre Allah, seul, sans aucun associé, et d’attester qu’il n’y a nulle autre divinité en dehors de Lui, et que Muhammad est son serviteur et messager.
Craignez Allah et ne prononcez que les paroles convenables, et recherchez la satisfaction d’Allah et craignez sa colère, gardez ses traditions [Sunnah] et ne transgressez pas ses lois, et observez-Le dans toutes vos affaires, et soyez satisfaits de ses jugements dans ce qui est bon ou mauvais pour vous.
Tenez à ordonner le bien et interdire le mal.
Soyez très bienfaisants envers quiconque vous fait une faveur. Pardonnez à quiconque vous maltraite et traitez les gens de la manière dont vous voulez être traités.
Associez-vous aux gens aussi bien que vous pouvez et il vous est meilleur de ne laisser aucun point être pris contre vous.
Tenez-vous à la science dans la religion d’Allah, l’éloignement de ses interdits, et la bonne compagnie de quiconque vous prend en compagnon, qu’il soit pieux ou pécheur.
Engagez-vous à une piété excessive, car c’est la source de la religion. Effectuez les prières en leurs temps, et accomplissez les actes obligatoires tels qu’ils doivent être accomplis.
Ne négligez rien de ce qu’Allah vous a rendu obligatoire et ce qui le satisfait de vous, car j’ai entendu Abu Abdillah (عليه السلام) dire : « Apprenez les affaires de la religion d’Allah et ne soyez pas comme les bédouins. En effet, pendant le jour de Résurrection, Allah ne regarde pas [d’un regard] ceux qui manquent de savoir en religion. »
Soyez modérés, dans la richesse et la pauvreté. Et prenez certaines des affaires de ce monde comme moyens pour l’au-delà, car j’ai entendu Abu Abdillah (عليه السلام) dire : « Prenez une partie de ceci [ce monde] comme moyen pour cela [l’au-delà], et ne soyez pas un fardeau pour les gens. »
Soyez courtois et bienfaisants envers toute personne à qui vous vous associez.
Prenez garde à l’agression, car Abu Abdillah (عليه السلام) dit : « le plus hâtif des maux est la punition de la transgression. »
Effectuez la prière et le jeûne et les autres actes qu’Allah vous a rendu obligatoires, et acquittez de l’aumône obligatoire ses personnes, car Abu Abdillah (عليه السلام) m’a dit : « Oh Mufaddal ! Dis à tes compagnons de s’acquitter de la zakat envers ses méritants, et je suis le garant de ce qui leur manque. »
Tenez fermement à l’alliance à la famille de Muhammad (صلى الله عليه واله). Réconciliez-vous les uns aux autres et ne médisez pas les uns des autres.
Réunissez-vous et échangez les discussions, et que les uns d’entre vous ne cachent pas [des affaires] aux autres, et ne vous trompez pas les uns les autres. Et méfiez-vous de la rupture et de l’abandon, car j’ai entendu Abu Abdillah (عليه السلام) dire : « Par Allah, il n’y a de deux parmi nos chiites qui se séparent et se délaissent sans que je maudisse l’un d’eux et je me désavoue de lui, et plus souvent, des deux. » Mu’attib [serviteur de l’imam] lui a donc demandé : « Que je te sois sacrifié ! Quel est la faute de l’opprimé parmi les deux ? » L’imam lui a répondu : « Il n’appelle pas son frère à la réconciliation. J’ai entendu mon père dire : « Si deux parmi nos chiites se disputent et que l’un rompt avec l’autre, que celui qui est lésé parte chez l’autre lui dire : « Oh mon frère, c’est moi qui t’ai opprimé !» Ainsi, la rupture entre les deux finira. Et en effet, Allah est un juge juste, et il jugera pour le bien du parti lésé. »
Ne rabaissez pas et ne délaissez pas les pauvres parmi les partisans de la famille de Muhammad (صلى الله عليه واله). Traitez-les avec bonté, donnez-leur leurs droits qu’Allah a confié dans vos propriétés et soyez bienfaisants à leur égard.
Et ne prenez pas la famille de Muhammad (صلى الله عليه واله) comme moyen de gagner des revenus, car j’ai entendu Abu Abdillah (عليه السلام) dire : « Les gens sont divisés en trois groupes lorsqu’il s’agit de nous : certains nous ont aimés, attendu notre Résurrecteur [Qaim] afin d’obtenir les plaisirs du monde, ils ont donc appris et répété nos paroles et se sont abstenus de nos actes. Allah les emmènera en enfer. Certains nous ont aimés, écouté nos paroles et ne se sont pas abstenus de nos actions dans le but de gagner les dons des gens. Allah remplira leurs ventres de feux, et leur imposera la faim et la soif. Et un groupe qui nous a aimés, appris nos paroles, obéi à nos ordres, et ne se sont point opposés à nos actes : ceux-ci sont de nous et nous sommes d’eux. »
Et ne délaissez pas le lien à la famille de Muhammad (صلى الله عليه واله) de vos propres biens : les riches doivent offrir proportionnellement à leur richesse, et les pauvres proportionnellement à leur pauvreté. Et quiconque veut qu’Allah exauce ses besoins, qu’il se joigne à la famille de Muhammad et à leur chiites avec ses biens les plus nécessaires.
Et ne soyez pas irrités de la vérité quand elle vous est dite. Et ne haïssez pas les gens véridiques qui vous l’annoncent. En effet, le vrai croyant n’est pas irrité par la vérité quand elle lui est annoncée. Et Abu Abdillah (عليه السلام) m’a dit : « Oh Mufaddal ! Combien de compagnons as-tu ? » J’ai répondu : « Peu nombreux.» Et quand je suis parti à Kufa, je me suis dirigé chez les chiites et ils m’ont accueilli avec des insultes, de la médisance, et l’injure à mon honneur. Certains d’entre eux m’ont sauté au visage, m’ont cherché dans les rues de Kufa voulant m’agresser, et m’ont accusé de tout mal. Et à mon retour chez Abu Abdillah (عليه السلام) dans l’année suivante, la première chose dont il m’a parlé après m’avoir salué était ceci. Il m’a dit : « Oh Mufaddal ! Qu’en est-il de ce qu’ils te disent et racontent de toi, et qui m’a été rapporté ? » J’ai répondu : « Je ne m’intéresse pas à eux. » L’imam (عليه السلام) m’a dit : « Oui ! Ils ne font de mal qu’à eux-mêmes. Comment peuvent-ils être irrités ? Malheur à eux ! Tu as, certes, dit que tes compagnons étaient peu nombreux. Et non, par Allah, ils ne sont pas nos partisans, si c’était le cas, ils ne se mettraient point en colère de tes paroles, ni elles les répugneraient. Allah a décrit nos chiites par des caractéristiques autres que les leurs. Et en réalité, les chiites de Jaafar ne sont que ceux qui retiennent leurs langues [de prononcer le mal], qui œuvrent pour leur Seigneur, qui espèrent de leur Maitre, et qui craignent Allah tel qu’il doit être craint. Malheur à eux ! Y a-t-il, parmi eux, quelqu’un qui est devenu plié comme l’arc à cause de la multitude des prières, ou perdu à cause de l’intense peur d’Allah, ou aveugle à cause de la forte humilité devant Lui, ou excessivement languissant à cause du jeûne très fréquent, ou muet à cause de la longueur de son silence ? Y a-t-il parmi eux quelqu’un qui a passé toutes ses nuits à adorer Allah et tous ses jours dans le jeûne, ou qui s’est abstenu des plaisirs et de la béatitude de la vie mondaine par crainte envers Allah et par amour envers nous, gens de la maison du prophète (صلى الله عليه واله) ? Comment seront-ils comptés parmi nos partisans alors qu’ils disputent tellement nos ennemis à notre sujet qu’ils les amènent à nous contrarier davantage, ils aboient comme les chiens et sont aussi avides que des corbeaux. Et en effet, si je ne craignais qu’ils te blessent, je t’aurais ordonné de rester chez toi et de fermer ta porte devant eux et de ne pas les regarder pour tout le reste de ta vie. Mais, s’ils viennent vers toi, accepte d’eux, car Allah en a fait une preuve contre eux-mêmes et sur le reste des gens. »
Et ne vous laissez tromper ni par ce monde, ni par les délices, la félicité, les biens et les plaisirs que vous y voyez, car, par Allah, il ne sera d’aucune utilité ni pour vous ni même pour ses gens. »
[Bihar Al Anwar, Volume 75, Pages 380 – 383]